Théâtre : mise en lecture de L’Ensorcelée à la Maison des étudiants suédois, Paris

La Maison des étudiants suédois, Cité Universitaire, Paris, accueille une lecture théâtralisée de L’Ensorcelée (Den Bergtagna) de Victoria Benedictsson, pour deux représentations, les 1er et 2 décembre 2022, à 19 h.

L’Ensorcelée (Den Bergtagna) de Victoria Benedictsson est la dernière oeuvre de l’autrice, laissée inachevée par le suicide de la jeune femme. On a souvent dit qu’elle avait de fortes résonances autobiographiques, ce qui la rend encore plus émouvante.

L’histoire se passe entre Paris et la Suède. Une jeune femme timide et modeste se retrouve mêlée à la bohème littéraire de la bouillonnante capitale. Elle fait la rencontre d’un sculpteur célèbre, qui n’arrive plus à créer. Il l’éblouit. Elle sera sa muse, la femme de son grand oeuvre. « L’ensorcelée » se donne volontairement en sacrifice – pour l’amour, pour l’art, pour l’amour de l’art.

Les manuscrits de L’Ensorcelée, retrouvés dans les papiers de Benedictsson, et conservés à la bibliothèque de l’université de Lund, font état de nombreuses versions : existent une «esquisse en prose » et une pièce de théâtre, nantis de nombreux fragments et feuillets ajoutés. La version théâtrale a été complétée après la mort de l’autrice par son ayant-droit, Axel Lundegård, et jouée comme telle.. 

L’Ensorcelée, qui emprunte son titre à une ballade très connue en Suède, est un texte plein de hantises. Une voix de femme se fait entendre, qui n’est ni une plainte ni une lamentation, mais le récit de la vie d’une femme invisible, d’une muse silencieuse, qui décide de parler. Un artiste lui a emprunté son corps vivant, pour l’utiliser pour son plaisir, et pour son art. Désormais absente, elle témoigne d’une violence qui n’est encore que trop présente de nos jours, dans le monde de l’art ou ailleurs. Pourquoi tant de souffrances ? Deux corps sur scène, l’un, éthéré, comme dans les peintures d’Hammershoi, mais doté d’une voix puissante, l’autre, imposant, à l’ombre menaçante.

Les textes sont disponibles, dans la traduction de Corinne François-Denève, aux Classiques Garnier (2022).

Est proposé ici un montage des divers textes portant le titre Den Bergtagna. 

• Mise en espace : Benoit Lepecq.
• Avec : Frédéric Pellegeay et Marion Malenfant.
• Une production Maison des étudiants suédois/Cie Benoit Lepecq/Cie Freya et ses chattes.
• Entrée gratuite, sur réservation à : benoit.lepecq@gmail.com