L’apprentissage au féminin

COLLOQUE INTERNATIONAL

Université de Haute-Alsace (Mulhouse)
9 – 10 février 2017
Organisé par l’ILLE (EA 4363)

A room of one’s own : l’apprentissage au féminin

L’objectif de ce colloque est d’aborder la problématique de l’apprentissage au féminin selon les différentes disciplines dont il peut être l’objet, à savoir la littérature, l’histoire et l’histoire de l’art, mais aussi le droit, la linguistique, les études du genre ainsi que les sciences de l’éducation. Le colloque s’inscrit dans le cadre du projet Médias au féminin dirigé par Greta Komur-Thilloy (Université de Haute-Alsace) et Hélène Barthelmebs (Université Paul Valéry).

Le point de départ de notre réflexion est Virginia Woolf, prise comme symbole de l’engagement dans la question féminine, car elle aborda la place et l’éducation des femmes dans la société. Son œuvre militante Une chambre à soi décrit la lutte menée par les femmes pour leur indépendance, afin d’obtenir une considération sociale. Comme elle, ce colloque se propose d’offrir un parcours sur l’histoire littéraire des femmes pour qu’il puisse revendiquer le rôle culturel des femmes. Sous cet angle, l’apprentissage féminin est envisagé comme une formation intellectuelle, puisqu’il revendique le désir des femmes à évoluer intellectuellement et artistiquement aux côtés des hommes.

La littérature est ainsi le point de départ de cette réflexion, car elle consacre à l’apprentissage un espace privilégié, à savoir le genre du roman de formation au féminin. Même si une certaine attention à la formation de la psychologie féminine était déjà présente dans Pamela de Richardson, le roman d’apprentissage au féminin se développa ensuite grâce à l’œuvre de Charlotte Brontë, Jane Eyre. Plus récemment, l’intérêt pour la thématique a été relevé par d’autres disciplines et, en particulier, la naissance des études de genre, à partir des années 60, est fondamentale dans cette perspective.

Dans le champ politique et social, l’apprentissage au féminin constitue également un espace de réflexion fortement contemporain, comme le démontrent les nombreuses conférences de l’ONU sur ce sujet entre les années 1975 (Conférence de Mexico) et 2000 (Conférence de New York). Bien que le féminisme soit aujourd’hui l’objet d’études de plusieurs disciplines, l’apprentissage au féminin reste encore, quant à lui, un sujet à approfondir.

En effet, quel rôle joue l’apprentissage dans le parcours de l’émancipation de la femme ? Voici la question fondamentale que ce colloque pose, puisque la formation représente le parcours des femmes vers la liberté, l’autonomie financière, sociale et culturelle.

Afin de proposer des pistes de réflexion pertinentes, plusieurs axes thématiques sont susceptibles de répondre à cette problématique.

  • La notion d’apprentissage au féminin

Cette notion peut être considérée selon les angles suivants : concret, métaphorique et culturel. Cette définition assez large pourra être approfondie par les diverses disciplines susceptibles de s’y intéresser. L’objet de cette section sera la femme comme actrice de sa propre émancipation à travers un parcours d’apprentissage. La réflexion portera aussi sur le but et les implications de l’apprentissage au féminin.

  • Le rapport Homme / Femme dans l’apprentissage

L’éducation des femmes se développe dans une société homocentrique qui essaie de limiter sa formation pour réaffirmer la supériorité du sexe masculin. L’intérêt de cette section est d’envisager l’apprentissage féminin dans son rapport avec l’autre sexe. On réfléchira, alors, à l’apprentissage féminin vu depuis une perspective masculine ou sous le contrôle masculin et, enfin, à son utilisation pour l’apprentissage masculin.

  • L’apprentissage féminin dans différentes aires géographiques et culturelles

Dans cette section seront abordées les différentes caractéristiques que l’apprentissage féminin comporte selon les époques et les cultures. Il ne s’agira pas seulement de la comparaison d’éléments discordants, mais bien de chercher et de mettre en avant le fil rouge de l’éducation des femmes au cours des siècles et à travers le monde. D’ailleurs, puisque le colloque aura lieu dans une position géographiquement privilégiée, à savoir le centre de l’Europe, une partie de cette section sera dédiée à la perception de l’apprentissage au féminin dans les régions transfrontalières.

  • Femmes des pays francophones

Cette section portera sur l’apprentissage féminin dans les pays francophones afin de comprendre son développement dans le vaste territoire que l’on appelle la Francophonie. Afin de conserver la richesse et la diversité culturelle de cet espace conceptuel, cette section sera divisée en trois sous-sections : femmes d’islam, femmes d’Afrique subsaharienne et femmes des Caraïbes.

Ce colloque a pour objectif de couvrir plusieurs époques, ainsi que toutes les disciplines désireuses de s’y intéresser. Les langues de travail privilégiées sont le français et l’anglais, dans le but de favoriser un échange culturel et de souligner le caractère international de cette manifestation scientifique.

 

Comité scientifique :

  • Michael Barry (Professeur, Université de Princeton)
  • Greta Komur-Thilloy (Professeur, Université de Haute-Alsace)
  • Hélène Barthelmebs-Raguin (Maître de conférences, Université Paul Valéry)
  • Lilla Maria Crisafulli (Professeur, Université de Bologne)
  • Tiziana Pironi (Professeur, Université de Bologne)
  • Isabelle Mordellet-Roggenbuck(Professeur, Université de Freiburg)
  • Karine Bénac-Giroux (Maître de conférences, Université des Antilles et de la Guyane)
  • Régine Battiston (Professeur, Université de Haute-Alsace)
  • Carine Martin (Maître de conférences, Université de Lorraine)
  • Frédérique Toudoire-Surlapierre (Professeur, Université de Haute-Alsace)
  • Alessandra Ballotti (Doctorante, Université de Haute-Alsace)
  • Inkar Kuramayeva (Doctorante, Université de Haute-Alsace)

Comité d’organisation :

Modalités de proposition :
Les propositions d’intervention (une présentation d’environ 200 mots, le titre ainsi qu’une courte notice biographique) doivent être envoyées avant le 30 octobre 2016 aux adresses suivantes : frederique.toudoire@uha.fr, alessandra.ballotti@uha.fr et inkar.kuramayeva@uha.fr. Elles seront examinées par le comité scientifique.

Frais d’inscription :
40 € par journée (30 € pour les doctorants), 70 € pour les deux journées (50 € pour les doctorants). Les chercheurs et doctorants de l’ILLE sont exonérés de droits d’inscription. Le centre de recherches prendra en charge l’hébergement, la restauration ainsi que la publication des actes du colloque.
Sous réserve d’acceptation des articles, le colloque fera l’objet d’une publication.

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