Ruines et Vestiges

COLLOQUE INTERNATIONAL

Université de Haute-Alsace (Mulhouse)
11-13 mai 2017
Organisé par l’ILLE (EA 4363)

Si la ruine est sémantiquement définie comme « destruction, altération, dégradation » conformément à son étymologie – ruina -, le ou les vestige(s) sont « trace, reste, souvenir » venus de vestigium : « l’empreinte d’un pied sur le sol ». Ces deux apparents synonymes peuvent donc révéler que des traces matérielles et concrètes du passé sont différemment saisies et valorisées, selon les périodes. De fait, Paul Ricœur a rappelé le caractère illusoire de toute « objectivation du passé » (Ricœur, 2000, p. 111) et le travail des historiens montre que le passé est reconstruit, réélaboré et repensé par une fabrique de l’histoire, dépendante des circonstances et des moments historiques ou des « régimes d’historicité » (Hartog, 2003).

Alors que le passé antique a pu être construit – en particulier à la Renaissance – comme une origine primitive, archaïque et quasi statique, pourvoyeuse de l’historia magistra vitae, le passé est tout autrement perçu dans l’époque romantique. Un mode mélancolique semble alors attaché à la vogue des « ruines », qui devient le marqueur d’une dissociation entre passé et présent, l’indice d’un rapport d’altérité radicale avec ce qui a précédé. A partir de 1830, pourtant, des procédures de conservation des traces du passé se développent dans les institutions françaises sur le mode de ces « institutions de mémoire » (Thies, 1986, p. 569) voulues, en particulier par Guizot : le passé diffère du présent mais devient alors « objet de savoir plutôt que schème d’action ou exemple de conduite » (Hamel, 2006, p. 33).

Il s’agira donc d’étudier quelles sont les perceptions, les présentations et les représentations de traces du passé dans la littérature, les arts et les institutions, selon les périodes  ainsi que les enjeux et les modalités de leur actuelle patrimonialisation, dans le cadre de l’émergence de nouvelles identités : régionales, nationales ou européennes en ce début de siècle.

COMITÉ SCIENTIFIQUE :

  • Régine BATTISTON (Université de Haute-Alsace)
  • Pierre FLUCK (Membre IUF – Université de Haute-Asace)
  • Jean-François HAMEL (UQAM – Montréal)
  • Daryl LEE (Provo University – Utah – USA)
  • Dominique MASSONNAUD (Université de Haute-Alsace)
  • Daniel SANGSUE (Université de Neuchâtel – Suisse)
  • Nicolas SURLAPIERRE (Conservateur Musées de Besançon)
  • Olivier THEVENIN (Université – Paris Sorbonne Nouvelle)
  • Pascal VACHER (Université de Bourgogne)

ORGANISATRICE DU COLLOQUE :
Dominique MASSONNAUD : dominique.massonnaud@uha.fr

MODALITÉS DE PROPOSITION :
Le projet souhaite susciter des analyses liées à des périodes variées de l’histoire ainsi que des réflexions soucieuses du contemporain, dans une perspective pluridisciplinaire.
Les propositions d’intervention comporteront le titre de la communication, une présentation d’environ 300 mots ainsi qu’une courte notice bio-bibliographique. Elles doivent être envoyées avant le 8 janvier 2017 à l’adresse suivante : dominique.massonnaud@uha.fr.
Sous réserve d’acceptation des articles par le comité scientifique, le colloque fera l’objet d’une publication.

FRAIS D’INSCRIPTION :
40 euros par journée – 70 euros pour les deux journées (respectivement  30 euros et  50 euros pour les doctorants). Les chercheurs et doctorants de l’ILLE sont exonérés de droits d’inscription. Le centre de recherches prendra en charge l’hébergement, la restauration ainsi que la publication des actes du colloque.

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